Je reviens de quelques jours passés à Oran, dans l’ouest algérien, pour donner un cours de master organisé par Amine Asselah, localement par Setti Ayad (merci !). Comme toujours, c’était un plaisir de rencontrer la jeunesse algérienne d’aujourd’hui.
Mes visites algériennes nourrissent souvent chez moi un sentiment d’amertume et de révolte. Tant de richesses détournées, gaspillées, tant de temps et de vies engloutis. Le pays tout entier souffre de médiocrité, de manque d’ambition, de manque de méritocratie. Combien faudra-t-il de générations pour que l’Algérie cesse de tourner le dos à ses potentialités ? Changer quelques dirigeants aurait peu d’effets sur le mode de fonctionnement de la société. C’est d’une véritable révolution culturelle qu’a besoin le pays. Le président Boudiaf (1919 – 1992) l’avait bien compris. Ses ambitions anti-corruption lui ont coûté la vie.
« …Malheur à la nation qui se vêt de ce qu’elle n’a pas tissé, qui mange ce qu’elle n’a pas semé, qui boit ce qu’elle n’a pas pressé… Malheur à la nation qui hait l’injustice durant son sommeil et qui s’y soumet durant le jour. Malheur à la nation qui n’élève la voix qu’en suivant un convoi funèbre, qui se glorifie seulement devant les tombeaux et ne se révolte que lorsque son cou est entre le glaive et le billot…» Gibran Khalil Gibran (1881 – 1931).
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