Voici un passage du livre Le voyage de Thomas Platter (1595-1599), signalé par Michel Ledoux, sur la faculté de médecine de l’université de Montpellier vers 1595, pages 112-113 :
« À côté de nombreux autres « privilegiis », autrement dit libertés, dont jouit l’université, il en est un également qui est considérable et fort avantageux pour les étudiants : on ne peut pas verser à un professeur son traitement (qui se monte à deux cents couronnes françaises par an, soit six cents livres tournois) dans les chambres royales des comptes où ce salaire est ordonnancé, si le professeur n’amène pas avec lui quelques étudiants parmi lesquels un « consiliarius » ou conseiller, je veux dire un membre du conseil des étudiants (ce conseil estudiantin comprend quatre membres). À cette occasion, le « consiliarius » certifie au nom des étudiants que le professeur a fait son cours avec application et diligence. En outre, les professeurs doivent interrompre leur cours ou leurs discussions de séminaire à la demande des étudiants, dès lors que cela plaît ou déplaît à ceux-ci. En effet, aussitôt que les élèves se mettent à réclamer la fin du cours, ils commencent à taper des pieds, des plumes et des mains ; si le maître n’arrête pas tout de suite son débit verbal, ils poussent de tels clameurs qu’on ne s’entend plus. En conséquence le professeur doit, bien souvent contre son gré, cesser son discours et puis s’en aller. »
Un autre : « À la fin de chaque leçon, j’emmenais tout l’auditoire à la maison du pâtissier cuiseur de pâtés et je leur offrais, à mes frais, une collation matinale afin qu’ils fussent très assidus à m’écouter de manière à ce qu’ils puissent ensuite me donner leur attestation ».
Voilà de quoi mieux apprécier, et replacer dans une perspective historique, le sujet toujours actuel de l’évaluation des professeurs, et des pratiques qui peuvent en découler.
Dans un autre registre, « Qu’est-ce qu’un bon professeur » dans l’émission radiophonique Répliques.
Un dernier passage, plus franco-français : « Les salles ou auditoriums dans lesquels on donne les cours magistraux sont raccommodés de façon très laide, selon la coutume des collèges français. »