Laurent Batsch, actuel président de Paris-Dauphine, a publié Paris-Dauphine – Quand l’Université fait École, un livre d’entretiens avec le journaliste Denis Jeambar. J’ai plutôt apprécié la lecture de ce livre d’entretiens, qui fait écho au livre Pour sauver l’Université écrit par Laurent Schwartz trente ans plus tôt. On y apprend beaucoup sur la vision du président actuel, sur Paris-Dauphine, sur Paris-Sciences-Lettres, et sur l’histoire récente de l’enseignement supérieur français. De manière plus anecdotique, au détour de quelques lignes, Laurent Batsch semble vouloir régler des comptes avec une gauche radicale qu’il connaît bien, et qui du reste le lui rend bien. Tout comme le livre de Schwartz, le livre de Batsch développe le dépassement de l’opposition franco-française entre université et élitisme. Ce dépassement pose depuis longtemps un problème symbolique à une partie de la gauche, dont l’incapacité durable à repenser le système laisse la place à une droite libérale réformiste et décomplexée. La lecture du livre de Batsch est l’occasion de mesurer le chemin parcouru à Paris-Dauphine sur ces questions d’avenir. Paris-Dauphine est depuis les origines un laboratoire du futur, original et dérangeant, mais aussi enthousiasmant et stimulant. À titre personnel, cela a beaucoup compté dans ma décision de rejoindre cet établissement.
Pour la petite histoire, j’avais lu en 2010, par hasard et curiosité, un article co-écrit par Laurent Batsch sur l’effet du veillissement de la population sur le marché de l’immobilier français.
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