Il y a quelques mois, un exposé de seconde année se termina fort justement par la convergence d’une variable aléatoire vers la loi normale. Lorsque le jury demanda en quel sens avait lieu la convergence, la réponse fut « de gauche à droite ». Il est vrai qu’en mathématiques comme en politique, les convergences de droite à gauche sont rares. Plus récemment, en cours de première année, après avoir détaillé la preuve de
\[\lim_{x\to0}\frac{\sin(x)}{x}=1\]
avec un raisonnement géométrique élémentaire, quelqu’un assis au premier rang, très attentif, a demandé « on ne peut pas simplifier par \(x\) dans cette fraction ? ». Quelle tristesse de devoir expliquer que cette audace était vaine (bien que sur un développement limité…). Ces mésaventures ordinaires font méditer sur ses propres faiblesses, et sur la relativité des choses de l’esprit. On pense avec sourire à l’humour de Pierre Desproges : « Un psychotique, c’est quelqu’un qui croit dur comme fer que 2 et 2 font 5, et qui en est pleinement satisfait. Un névrosé, c’est quelqu’un qui sait pertinemment que 2 et 2 font 4, et ça le rend malade ! ».
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