Je participe, cette année encore, au jury de l’agrégation de mathématiques. Les épreuves orales ont lieu en ce moment à Paris rive gauche. Je fais partie de l’une des commissions de modélisation, constituée de quatre personnes, qui auditionne six candidats par jour pendant quinze jours non-stop à raison d’une heure par candidat. C’est épuisant, et je me trouve parfois assez mauvais interrogateur, bien que je fasse de mon mieux. Cependant, j’ai toujours beaucoup appris en participant au jury, parfois même des choses très élémentaires. Il ne faut jamais cesser de réapprendre sa discipline. Ce concours est une grosse machine qui fonctionne plutôt bien dans l’ensemble, malgré les aléas politiques, logistiques, et climatiques. Les candidats passent trois épreuves orales, dont une épreuve de modélisation. L’épreuve de modélisation est moins scolaire que les deux autres. Elle est disponible en trois options distinctes au choix du candidat : A (probabilités et statistique) B (calcul scientifique) et C (calcul formel). Les candidats disposent d’un ordinateur muni d’une collection de logiciels pour préparer leur exposé basé sur un article de modélisation tiré au sort. J’aurais préféré une épreuve de modélisation unifiée, sans options, dont le programme serait constitué des notions essentielles des options A-B-C actuelles. Les futurs professeurs agrégés gagneraient à connaître les notions de base de l’algorithmique et de la modélisation, plutôt que de se spécialiser artificiellement (avant de tout oublier !). J’aurais également apprécié que seuls des logiciels libres soient fournis aux candidats, pour aller dans le vent de l’Histoire.