Vélotaf, de vélo (bicyclette) et taf (travail, familier) : utilisation du vélo comme moyen de transport pour se rendre sur son lieu de travail.
J’ai entrepris depuis cet été de me rendre quotidiennement sur mon lieu de travail à vélo, histoire de vivre avec mon temps. Une belle balade, du centre de Vincennes à porte Dauphine. On s’habitue vite ! Le vélo, c’est propre, silencieux, agréable, et bon pour la santé, tout le contraire de la plupart des autres modes de transport. Bien que beaucoup de progrès pourraient être accomplis dans les aménagements urbains, il n’a jamais été aussi facile et aussi peu dangereux de faire du vélo à Paris.
Itinéraire Vincennes-Dauphine express (environ 13,5 km). Le trajet Vincennes-Dauphine le plus rapide est assez rectiligne et suit la ligne 1 du métro, sauf entre Nation et Bastille, et après Étoile : avenue de Paris, porte et cours de Vincennes, place de la Nation, rue du Faubourg Saint-Antoine, place de la Bastille, rue Saint-Antoine, rue de Rivoli, place de la Concorde, avenue Gabriel (palais de l’Élysée), rue de Ponthieu, rue de Berri, avenue des Champs-Élysées, place Charles-de-Gaulle – Étoile, avenue Foch. Plutôt roulant et protégé, ce trajet est agréable et pittoresque en dehors des heures de pointe. Les portions les moins faciles sont le bout de la rue du Faubourg Saint-Antoine, parfois encombrée, et le bout de la montée des Champs-Élysées, pentue et pavée. Le trajet comporte deux descentes notables : début de la rue du Faubourg Saint-Antoine, et avenue Foch (pour l’arrivée !). Il est également possible d’éviter les Champs-Élysées et la place de l’Étoile, en bifurquant vers la Seine, mais gare à la colline de Chaillot ! Par ailleurs, il est possible de commencer en traversant plutôt le bois de Vincennes et en rejoignant Bastille par Daumesnil (petite côte), ce qui donne un parcours d’environ 15 km.
Itinéraire Vincennes-Dauphine alternatif (environ 19 km). Une piste cyclable relie le centre de Vincennes au bois de Vincennes, puis, au niveau de Porte Dorée, à la piste cyclable des boulevards des Maréchaux (comme le tramway). Cette dernière fait le tour de Paris, et passe en particulier par Dauphine. L’itinéraire est plutôt agréable et roulant dans l’ensemble. Moins urbain et pittoresque que le précédent, il comporte deux belles côtes et une très belle descente. L’itinéraire est réversible, mais la descente devient côte.
Itinéraire Dauphine-Vincennes express (environ 13,5 km). Le trajet passe par la rue de Longchamp, place de Mexico (belle vue sur la tour Eiffel du haut de la colline), puis descente vers place d’Iéna, avenue du Président Wilson (descente !), place de l’Alma, cours Albert premier – Cours de la Reine (belle piste cyclable le long de la Seine, un délice le soir), quai des Tuileries, quai François Mitterand, quai de la Mégisserie, quai de l’Hôtel de ville – quai des Célestins (piste cyclable de l’autre côté), boulevard Henri IV, place de la Bastille, rue de Lyon, avenue Daumesnil puis boulevard Diderot (beaucoup plus roulant dans ce sens que via le Faubourg Saint-Antoine), place de la Nation, cours de Vincennes, porte de Vincennes, avenue de Paris, avenue de la République, avenue Aubert. Ce bel itinéraire est l’occasion d’admirer la lumière du soir sur la Seine, les Invalides, le musée d’Orsay, etc.
Itinéraire Dauphine-Vincennes alternatif (environ 15 km). Même itinéraire que le précédent, mais suit l’avenue Daumesnil, jusqu’à la place Daumesnil (ça monte sur la fin !), puis jusqu’à porte Dorée (belle descente !), puis belle piste cyclable du bois de Vincennes.
Topographie. Paris compte quelques collines autour de sa Seine : rive droite on trouve Montmartre (131 m), Belleville (128,5 m), Ménilmontant (108 m), Buttes-Chaumont (103 m), Passy (71 m), Charonne (69 m), Chaillot (67 m), tandis que rive gauche on trouve Montsouris (78 m), Montparnasse (66 m), Butte-aux-Cailles (63 m), Montagne Sainte-Geneviève (61 m). C’est Chaillot et Passy qu’il faut éviter près de Dauphine. Il est utile de rappeler que les pentes les plus raides peuvent être sur le flanc des collines les moins hautes (maths…) !
Monture. Choisir un vélo adapté à la ville : un VTC urbain pour aborder les trottoirs, un vélo de route pour la vitesse – je conseille les vélos Origine – mais peut-être moins un VTT (éviter les motos sans moteur). Les gardes-boues sont indispensables pour la pluie. Un petit porte-bagage permet de poser un sac qu’on ne mettra plus sur le dos. Des feux pour être vu le soir venu. Un moyeu à vitesses intégrées permet de changer de vitesse à l’arrêt, et d’éviter déraillement, entretien, salissures ! Pourquoi pas des freins à disques pour un freinage efficace, voire des freins à disques hydrauliques pour les plus dépensiers. Les amortisseurs sont superflus pour un usage urbain. Certains apprécient les chaussures de vélo, qui font gagner en rendement, et qui sont même disponibles en version «ville».
Sudation. La sueur arrive surtout dans les vingt minutes qui suivent l’effort, après avoir quitté son vélo. Certains peuvent prendre une douche à l’arrivée et ne s’en privent pas. Il est utile d’embarquer un vêtement de rechange dans son sac. Voici quelques petites astuces :
- Anticiper au maximum pour minimiser les efforts inutiles
- Ne pas chercher à rattraper celui qui dépasse !
- Ne pas mettre le sac à dos sur son dos, mais sur le porte-bagage !
- Pédaler dans les descentes pour gagner du temps !
- Ne jamais forcer, jouer sur les rapports (un délice avec le Shimano Alfine 8 ou 11)
- Porter un vêtement adapté, voire un vêtement «technique» (surtout l’hiver)
- Opter éventuellement pour un vélo à assistance électrique (VAE) !
Sécurité.
- Porter un casque (peut sauver la vie en cas de rencontre avec un trottoir)
- Éviter les rues étroites, préférer les grands axes protégés
- Se rendre visible (gilet) et prévisible (pas d’hésitations)
- Se méfier des ouvertures de portières, et des clignotants oubliés
- Garder les deux mains sur le guidon, prêt à freiner, vérifier l’arrière avant de tourner
- Ne jamais rester dans l’angle mort des véhicules, notamment bus et camions
- Anticiper : feux, bus, scooters, cyclistes, piétons, pentes, touristes, pigeons, poulets, …
Étoile. Suivre le fil bleu fermement et ne pas avoir peur, place et visibilité ne manquent pas.
Pavés. Tous les coureurs du Paris-Roubaix le savent : ne pas traîner sur les pavés !
Douleurs. La pratique du vélo peut soulager le mal de dos. Cependant, un vélo mal réglé peut faire mal. La selle notamment ne doit être ni trop haute, ni trop basse. Alterner le pied posé à terre à l’arrêt permet d’éviter de forcer sur le même genoux opposé au démarrage.
Vitesse. En ville, on atteint vite une vitesse moyenne de 15 km/h en respectant le code de la route (mode «zen»), ce qui rend déjà le vélo attractif. Avec un peu moins de respect, on peut dépasser les 20 km/h de moyenne (mode «sport»), et goûter à l’art de couler les feux quand la situation s’y prête. Le nombre de feux est important. Exemple : lundi 15 septembre 2014, itinéraire Vincennes-Dauphine express en mode sport modéré, départ à 7h30 du matin, bonnes conditions de circulation, 40 minutes, soit environ 20 km/h de moyenne.
Danger. Les professionnels de la route comme les bus et les taxis contrôlent bien les risques et savent s’imposer. Ils sont peu dangereux. Il faut apprendre à faire comme eux ! Sur la route, le danger vient plutôt des deux roues à moteur, mais aussi des usagers occasionnels, par exemple des véhicules de location, y compris les vélos ! Il y a enfin la fameuse ouverture non contrôlée de portière, qui peut aussi concerner les clients des taxis.
Vol. On ne plaisante pas avec le vol. Même en attachant solidement son vélo deux fois par les deux roues et le cadre, on peut perdre les pédales, voire la selle ou le guidon, et oui.
Métrologie. Un compteur de vitesse est superflu. L’application Android Google Mes Parcours (My Tracks) est très pratique. Le site Géovélo constitue une alternative à Google Maps, et dispose d’une application Android. On peut aussi enregistrer ses parcours sur Bikemap plutôt que sur Google (signalé par Amic Frouvelle, ne fonctionne que sur l’application iOS pour l’instant). Il existe même un programme expérimental de recherche d’itinéraire vélo minimisant l’énergie (signalé par Amic).
Équipement. Dans le sac à dos posé sur le porte-bagage, un câble tendeur sandow pour fixer le sac à dos, une clé de 15 plate pour les pédales, des clés Allen (vis à six pans creux) pour les réglages, de petites diodes électroluminescentes autonomes rechargeables par USB, une pince à vélo pour le pantalon, un nécessaire anti-crevaison comprenant une chambre à air de rechange, des démonte-pneus, du papier de verre, des rustines autocollantes, et une petite cartouche de CO2, une pompe quand même, et des ratons laveurs.
Hiver. À venir !
Lien. Wiclou, le Wiki bu Biclou.
Mot de la fin. Le vélo, ça fait faire de l’exercice, ça ne fait pas de bruit, ça ne pollue pas, ça ne pue pas (quoi que le cycliste…). En ville, ça devient même un passionnant jeu vidéo !
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