L’enseignement supérieur français subit des restructurations importantes depuis quelques années. Le dogme ambiant semble être la création de grosses entités à tous les niveaux : instituts, fédérations, PRES, Labex, Idex, etc. Ces nouvelles structures sont censées augmenter la visibilité et favoriser les économies d’échelle. Elles ont en tout cas le mérite de faire bouger les frontières, de remettre en cause les vieilles habitudes figées. Dans quelques dizaines d’années, le mouvement sera peut-être inverse. On louera alors l’efficacité des petites structures, débarrassées des lourdeurs chronophages et énergivores de la complexité bureaucratique. Ce mouvement de balancier, qui ponctue la vie des communautés, a toujours existé. On peut y voir l’expression de la vie dynamique, qui s’oppose à la mort statique. À défaut de système parfait, on fabrique un va et vient. Chaque génération contribue à sa manière au mouvement du moment, y verse ses illusions, ses craintes, ses espoirs, mais aussi son pragmatisme et ses idéologies. Pourtant, la plupart des universitaires n’aspirent qu’à une seule chose : trouver le temps d’exercer leur métier dans les meilleures conditions !